Les années PC

 

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PC ou l'ESPCI  a été créée à la fin du 19ème pour remplacer l'école de chimie de Mulhouse, devenue allemande.

 

Il y a beaucoup de pages sur le net; il n'est pas question de les recopier.

 

Le point essentiel c'était l'école, où j'avais eu le meilleur classement même si je n'était que le 24ème intégré sur 40.

L'autre point important c'était la famille Bévin, qui logeait sur place même si cela a contribuer à m'éloigner des Lautrou, qui m'avaient soutenu pendant les deux années de prépa. 

Je logeait à la Cité Internationale, Boulevard Jourdan, qui se trouvait au bout de la rue de la glacière. Il y avait un bus direct entre la cité et l'école mais il y avait aussi la ligne de Seaux, qui avait alors son terminus au Luxembourg, à deux pas de l'école (le RER B n'existait pas à l'époque).

L'école entre 1964 et 1968

PC a deux particularités : son implantation et son cursus étalé sur 4 années. Les deux ont été sujets à de multiples modifications. Le cursus décrit dans cette page est celui des années 1964-1968. L'implantation décrite dans la page suivante est aussi celle de la même époque.

A une époque, où la plupart des grandes écoles ont un cursus réparti sur 3 années,, celui de PC s'étale donc sur 4 années : deux années communes, une année de spécialisation  "physicien" ou "chimiste" et une 4ème année dédiée à la réalisation de projets. 

Cette 4ème année voulue par le directeur des études, Georges Champetier, a rebuté beaucoup de candidats potentiels car cela repoussait d'une année l'entrée dans la vie professionnelle. 

Cela a probabement aussi orienté les élèves vers la recherche au détriment de l'industrie, que revendiquait pourtant le nom de l'école. 

Une autre particularité de l'école était son organisation: cours le matin et travaux pratiques l'après-midi. L'effectif initial étant de 40 élèves, le passage à 90 élèves a évidemment bouleversé cette organisation. 

Avec l'augmentation des effectifs il semble y avoir eu une modification profonde de la composition d'une classe.

A une époque où les équipements étaient encore très rustiques, il en a surpris cependanrt plus d'un à devoir apprende à souffler le verre ou à se servir d'un étau-limeur. 

L'école restait marquée par les prix Nobel: les Curie et les Joliot-Curie. Cela devait hanter les professeurs, notamment Georges Champetier et surtout Paul Langevin.

Une école de parisiens

A la rentrée 1968 il y avait une majorité d'élèves d'origine parisienne et même presque tous les parisiens étaient issus du Lycée Saint Louis. Nous étions 24 sur 40 élèves de la 83ème promotion.

La conséquence de cette origine parisienne était assez évidente : la plupart des élèves rentraient chez eux à la fin des travaux pratiques et les "provinciaux" rejoignaient les logements respectifs; nous n'étions que deux à la Cité Universitaire.

Actuellement c'est complètement différent.

Le classement des écoles

Georges Champetier aimait dire que PC était l'équivalent du MIT américain, ce qui était bien évidemment exagéré.

Aujourd'hui la règle est le classement de Shanghai et toutes les écoles font des efforts pour grapiller des places.

Comme tout le monde n'est pas d'accord avec les critères de ce classement, des variantes ont été élaborées mais il n'en reste pas moins que le taux d'étudiant étrangers ou le nombre de publications en anglais ne sont pas des critères recevables.

Cela me fait penser aux publications en russe que j'ai eu à déchiffrer au début des années 70. Il y avait parfois une dizaine de noms et on retrouvait à peu près le même texte avec les mêmes auteurs dans des publications apparemment différentes. Cela se produit d'ailleurs encore en France dans d'autres disciplines. Dans la plupart de mes publications nous n'étions que 2, même si le patron de thèse, Michel Figlarz, se mettait généralement en premier.

 

Cette obligation de se conformer aux classements internationaux peut éventuellement remettre en cause le fonctionnement même de l'école.

Querelle de clocher 

Pour pouvoir prétendre s'inscrire en doctorat il fallait avoir une license et passer un DEA. Le programme de license n'était pas rigoureusement celui de PC; il a donc fallu aller suivre des cours à l'ENSCP, école voisine mais néanmoins concurrente, qui dépendait de l'Université de Paris. Leurs professeurs critiquaient parfois l'enseignement dispensé à PC.

Lors de l'oral l'un des professeurs de l'ENSCP faisait rapidement la différence entre ses étudiants (ENSCP et Université) et les autres en utilsant des termes différents.

Ceux qui ne les connaissaient pas étaient sonctionnés sévèrement. 

J'y ai échappé car c'est l'étudiante qui me précédait, qui a subi les foudres du Pr Chrétien, qui n'avait plus le temps nécessaire pour fouiller dans mes connaissances.