Un aller-retour chez Pierrefitte-Auby

 

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Vers le milieu de 1973 j'ai envoyé des dizaines de lettres avec seulement deux réponses positives : Pierrefitte-Auby (filiale de Paribas)  et la SNPE, qui venait de prednndre la succession du Services des Poudres du quai Henri 4, où j'avais fait mon service militaire.

Quand on parle des  glorieuses....

Le salaire proposé était le même : 50000F/an.

 

La SNPE occupait alors le site du Bouchet à Vert-le-Petit dans l'Essonne.

Pour y aller il fallait changer plusieurs fois de moyen de transport ou acheter un second véhicule.

 

Pierrefitte-Auby avait un énorme avantage: le laboratoire était dans Paris, près des Buttes Chaumont et le siège social à Neuilly. Curieusement la société faisait partie du groupe BNP-Paribas.

Le laboratoire avait appartenu autrefois à la Compagnie Française de Rafinnage (devenue Total); il occupait 80 personnes en 1974.

 

Son organisation était cependant curieuse car il travaillait sur des sujets très variés sans vrai lien entre eux.

La partie "Pierrefitte" s'intéressait à la purification de l'acide phosphorique (issu des phosphates de Pierrefitte-Nestalas?).

La partie "Auby" était orientée vers les tensioactifs cationiques de l'ancienne usine d'Auby, qui avait déménagé à Feuchy, près d'Arras. 

Il y avait surtout des activités "hors sujet".

 

Je suis arrivé début 1974.

Il n'y avait pas beaucoup de contraintes et je n'avais pas grand chose à  faire. J'ai donc démissionné fin juin 1975 pour aller chez Rousselot.

 

Le plus curieux c'est que 10 ans plus tard les deux sociétés ont fusionné.

Pierrefitte Auby avait entretemps absorbé sa filiale Ceca, dont elle avait pris le nom puis Paribas l'a vendue à Atochem.

De son côté Sanofi et Rousselot ont fusionné en 1985 et dans la même assemble générale la partie ex-Rousselot a été cédée à la société CECA.

Je retrouvais donc les mêmes personnes (ou presque) avec la question classique ; "tu as été viré pourquoi?". 

 

Le centre de la rue David d'Angers a été vendu et les activités ont été transférées à Levallois. 

 

L'histoire ne s'arrête pas là. 

En 1991 j'ai été nommé directeur de l'usine Beissier située à La Chapelle La Reine (S&M) et eu à faire face très vite à une grève des ouvriers pour une histoire de prime. Le PDG de l'époque a fait appel à un consultant de ses amis. Ce n'était rien d'autre que l'ancien chef du personnel de la société Pierrefitte-Auby, que j'avis rencontré fin 1973. 

Il m'a tout de suite reconnu, moi pas.

 

Il vaut mieux laisser de bons souvenirs quand on quitte une société car on ne sait jamais....

 

Autre point important

Le directeur du laboratoire avait un tableau de bord avec les salaires de tout le personnel et il classait les nouveaux embauchés tout en bas de leur catégorie en attendant de pouvoir juger.

 

N'ayant pas grand chose à faire je suis allé voir le directeur de la division "phosphates", qui était un ancien de l'ESPCI, pour lui demander conseil. Nous nous sommes retrouvés dans un restaurant de Neuilly avec le directeur "tensioactifs".

 

Au retour le directeur du laboratoire m'a immédiatement convoqué et copieusement engueulé avant de me donner une forte augmentation de salaire, près de 20%.

 

Il faut donc se manifester et occuper le terrain, sinon on est vite oublié (voir plus loin les pages sur Sto).