Deux années de prépa

 

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Interne à Saint Louis

 

Après plusieurs années dans un environnement « cool », je me retrouve donc Boulevard Saint Michel, interne au Lycée Saint Louis.

 

Je quitte des parents, des amis, un certain confort, pour me retrouver enfermé dans une boite pendant 5 jours sur 7.

 

1962. La guerre d’Algérie était terminée; pourtant quelques mois auparavant des élèves s’étaient battus sur le toit du Lycée et l’un deux était tombé. Les classes préparant à Saint Cyr étaient toujours agitées.

 

A cette époque être interne voulait dire enfermé du dimanche soir au samedi matin avec six points de repère : le dortoir, la salle de classe, le réfectoire, la salle d’étude, les sanitaires et la douche.

 

Le dortoir, salle tout en longueur avec des lavabos dans une salle adjacente. Un petit placard pour les vêtements. Une promiscuité finalement assez supportable malgré le bruit venant de la rue de Vaugirard.

 

Au bout de quelques mois je suis promu : j’ai le droit de dormir dans un « box « ; il s’agit d’un dortoir  divisé en petites cellules délimitées par trois cloisons en bois et  fermées par un rideau. Le luxe !! En effet il nous est possible de nous retrouver à plusieurs, de discuter, de grignoter…et de repousser l'heure du couvre-feu. Le dortoir donnait sur la cour.

Les beaux jours certains internes d'un autre dortoir avaient pris l'habitude de confectionner des "bombes à eau" en papier, qu'ils laissaient tomber, pleine d'eau, sur les voitures en stationnement sur le boulevard Saint Michel. On se distrait comme on peut.

 

L'étude et l'une des salles de classe donnaient aussi sur la rue de Vaugirard: le bruit..

 

Le réfectoire, théâtre d'homériques batailles à coup de petits suisses.

 

La salle d'étude bruyante. C'est là, que l'on voit cohabiter

_les bons élèves, qui n'ont pas besoin de travailler et se défoulent,

_les mauvais, qui, de toutes manières, ne s'en sortiront pas et

_les moyens, qui ont toutes les peines du monde à se concentrer et qui veulent néanmoins s'en sortir.

Je crois, que c'est là, que j'ai laissé éclater ma plus grosse colère.

 

Des sanitaires toujours bouchés...

 

Les douches deux fois par semaine, 

 

Il parait qu'aujourd'hui c'est nettement mieux.

Le foyer Jacques de rufz

 

Après un an d'internat j'ai donc emménagé dans le foyer du 18 rue Jean-Jacques Rousseau (page 82-31 ).

C'est cette année là, que j'ai rencontré un lointain cousin de la branche Péran, même, si je ne sais pas toujours comment nous étions apparentés.

C'est également cette année-là, que j'ai fait connaissance avec M. Bevin, agent comptable de l'ESPCI, et de Mme Bevin, qui était à l'école autrefois avec Grand-Mère. 

 

A l'approche des concours j'ai formé un binôme avec une camarade de classe, qui habitait rue Réaumur; cela permettait de réviser ensemble.

Son immeuble a disparu, remplacé par le centre Pompidou. La façade était en plâtre et l'arrière en torchis, comme dans beaucoup d'immeubles avant Hausmann. Le mur en torchis s'étant effondré, le plancher accusait une pente importante et les portes de  l'appartement avaient une drôle d'allure.

Les concours

 

la fin de la deuxième année a été marquée par les concours. Même si de nombreuses écoles avaient organisé des concours communs, il en restait beaucoup et il fallait choisir pour essayer de passer le maximum d'épreuves écrites au mois de mai et début juin. Heureusement tout se passait à Paris mais c'était parfois difficile de passer d'une salle d'examen à l'autre. 

 

Curieusement j'ai eu le meilleur résultat à PC, concours réputé pourtant très difficile. Le fait, que je connaissais M. Bevin, l'agent comptable de l'ESPCI, n'a probablement pas joué à l'écrit; par contre je ne pas  exclure un appui discret à l'oral, notamment en chimie organique.

Après les concours un peu de détente en Allemagne puis la recherche d'un logement pour la suite;